L’écriture au Moyen-Âge

Au Moyen-Âge, on écrit très peu en français.

Le latin est toujours la langue savante qui sert pour l'administration, la science, et lorsque l'on écrit quelque chose que l'on veut conserver de façon générale. le français est très peu écrit, uniquement pour les aide-mémoire dans le cadre d’une culture orale.

C'est à la Renaissance, avec l'apparition de l'imprimerie et l'essor de la nation française, que le français va être de plus en plus mis par écrit. Va alors se poser la question de l'orthographe.

Etymologie ou phonétique ?

Dès le début de la mise par écrit du français, un débat va avoir lieu pour savoir s’il faut privilégier une écriture phonétique, où l’on écrit au plus près de ce que l'on entend, ou une écriture étymologique, qui s’appuie sur les mots, le plus souvent latins ou grecs, à l'origine des termes français.

Des débats de savants

Au XVIe siècle, une première “Querelle des Anciens et des Modernes” oppose ainsi les tenants de l'écriture phonétique et ceux de l'écriture étymologique. Petit à petit, l'orthographe va se stabiliser, au moins sur certains points, en privilégiant principalement l'écriture étymologique, même si elle est parfois mêlée d'écriture phonétique.

Besoin d’une langue officielle pour l’administration

Ces débats sont principalement des débats de savants, et n'intéressent pas la grande majorité de la population française, qui parle alors un français différent selon les régions. A cette époque, le français est encore très souvent uniquement une langue orale, et le latin reste la langue savante, et de l'administration.
Si l'édit de Villers-Cotterêts, en 1539, impose le français dans l'administration, et le force à devenir une langue nationale, et à se doter d’une orthographe qui permette à tous de lire un texte écrit en français, il faudra du temps pour que celle-ci se stabilise.

La création de l’Académie française

Encore dans la première moitié du XVIIe siècle, le français est une langue fluctuante, dont l'orthographe se base plus sur des conventions que sur des règles définies. Aucun dictionnaire n'a été rédigé pour normer les pratiques.
C'est pour cela que le cardinal de Richelieu, en accord avec le roi Louis XIII, fonde en 1635 une académie qui sera chargée de rédiger un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique.C'est l'Académie française, dont les missions furent ensuite réduite au dictionnaire seul. 
Depuis 1687, année de l'apparition de la première édition du dictionnaire, les Immortels puisque c'est ainsi que l'on appelle les membres de l'Académie, corrigent en permanence les mots de la langue française, en vérifiant la justesse de l’orthographe et de la définition des mots, en supprimant ceux qui ne sont plus employés, et en ajoutant ceux qui entrent dans le langage courant. Aujourd'hui, la 9e édition est en cours de parution depuis 1986, et approche de la fin, puisque les débats portent sur les mots de la lettre S.

L’école obligatoire

Ces débats sur le dictionnaire et l'orthographe des mots, restent toutefois quelque chose d'abstrait pour une grande majorité des Français pendant longtemps. Il faut attendre le XIXe siècle, puis l'obligation scolaire, pour qu'une part toujours plus importante de Français apprennent à lire et à écrire, et donc à maîtriser l'orthographe. Qui n'a jamais fait de dictée, exercice par lequel les professeurs vérifient le niveau d'orthographe de leurs élèves.
Mais plus les Français maîtrisent l'orthographe de leur langue, plus ils sont nombreux à prendre part au débat sur la façon dont les mots doivent s'écrire. La fin du XIXe siècle a ainsi vu les partisans de l'orthographe phonétique se mobiliser à nouveau pour essayer de simplifier la façon dont on écrit le français. Sans succès ! Et depuis une trentaine d'années, cette question est reparue sur la scène, et si l'Académie française a assoupli certaines règles d'orthographe, nous sommes toutefois toujours très loin d’écrire le français de façon phonétique.

Quelle sera donc, à votre avis,l'évolution de l'écriture de notre langue ?